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WEB Nano Saclay

Faits marquants 2020

06 janvier 2020

De nouvelles stratégies doivent être développées pour améliorer l’efficacité thérapeutique des antituberculeux et lutter ainsi contre l’émergence et la propagation de souches résistantes et multi-résistantes de bacilles de la tuberculose (Mycobacterium tuberculosis). Une approche innovante consiste à administrer les médicaments par spray afin qu’ils puissent agir au plus près des cellules infectées par l’agent pathogène. Les cellules du système immunitaire pulmonaire sont les principales cibles du bacille dans la forme pulmonaire de la tuberculose, la plus fréquente et la plus contagieuse. 

C’est ainsi que des chercheurs ont mis au point, dans le cadre du projet européen CycloN Hit, un procédé efficace basé sur une chimie « verte » permettant de co- encapsuler un antituberculeux (l’éthionamide) et son activateur (BDM41906) dans des nanoparticules de β-cyclodextrine (pCD). Administrées en spray à des souris infectées, ces « cages » moléculaires et leur contenu se sont révélés beaucoup plus efficaces qu’un traitement oral pour diminuer la charge infectieuse. Plus encore, les équipes ont découvert les propriétés intrinsèques remarquables des vecteurs pCD: ceux-ci sont spécifiquement phagocytées par les macrophages alvéolaires (principales cellules infectées par Mycobacterium tuberculosis) ce qui permet de maximiser la probabilité de rencontre pathogène-médicament. De plus, les pCD « vides » se sont révélés d’excellents antituberculeux chez la souris, capables de diminuer par 10 en seulement six administrations la charge infectieuse chez les animaux infectés. Ces transporteurs seraient donc en mesure de décupler les effets des médicaments et ce nouveau concept de nanoparticule tout-en-un a été récemment breveté.

Référence : Intrinsic Antibacterial Activity of Nanoparticles Made of β‑Cyclodextrins Potentiates Their Effect as Drug Nanocarriers against Tuberculosis
A. Machelart, G. Salzano, X. Li, A. Demars, A.-S. Debrie, M. Menendez-Miranda, E. Pancani, S. Jouny, E. Hoffmann, N. Deboosere, I. Belhaouane, C. Rouanet, S. Simar, S. Talahari, V. Giannini, B. Villemagne, M. Flipo, R. Brosch, F. Nesslany, B. Deprez, E. Muraille, C. Locht, A. R. Baulard, N. Willand, L. Majlessi, R. Gref and P. Brodin


ACS Nano (2019) 13, 3992−4007

DOI : 10.1021/acsnano.8b07902

Collaborations : 
Centre d’Infection & d’Immunité de Lille (CIIL)
Institut des Sciences Moléculaires d'Orsay (ISMO)
Laboratoire d’Immunologie et Microbiologie, Unité de Recherche en Biologie des Micro-organismes, Namur, Belgique
Laboratoire de Toxicologie génétique (EA 4483), Lille
Unité de Pathogénomique Mycobactérienne Intégrée, UMR Génétique des génomes, Paris
 

Ces travaux ont été menés dans le cadre du projet européen CycloN Hit en cofinancement avec le LabEx NanoSaclay

Contact NanoSaclay : Ruxandra Gref, ISMO

 

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